Chronique d'un dégoût annoncé
Comme tout le monde (ou presque), j'ai allumé ma télé à 20h et des poussières.
Depuis, c'est l'hébétude.
Malgré tous les sondages, je ne voulais pas croire qu'il passerait.
Maintenant, c'est chose faite.
Il y a deux notes de ça, je parlais de mon chez moi...
Bagatelle - Toulouse.
A peine une demi-heure après les résultats, des voitures brûlaient. A peine une demi-heure après ces résultats, il y avait 6 camions de CRS postés juste en bas de chez moi (du jamais vu).
Dans l'après-midi, des enfants qui jouaient en bas m'ont demandée avant que je rentre dans mon immeuble si j'avais voté. Je leur ai répondus que oui et je leur ai dit que j'avais voté à gauche.
Ils m'ont répondue : "merci madame"
Je ne sais pas ce qui est le pire.
Ce fameux sentiment d'insécurité que je ressens maintenant. Et que je n'avais jamais ressenti auparavant.
Cette sensation perverse que tout va aller très mal maintenant.
Je suis dégoûtée, écoeurée, meurtrie dans ma chair.
Je découvre à quel point je tiens à mon pays et surtout pour quoi j'y tiens tant.
Je me sens trahie. Véritablement trahie, comme si un ami très proche m'avait fait un gros coup de pute.
C'est peut-être la perte d'illusions, je n'arrive pas à digérer que les gens ne se respectent pas assez eux-mêmes pour élire quelqu'un qui se prend pour leur papa...
Sommes-nous tant en perte de dignité que ça pour en arriver là?
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7 commentaires:
Arf, oui... Belle soiree pour une balade le 6 mai.. A cote de ca, on ne peut que voir ce qu'il va se passer et oeuvrer pour nos valeurs (si l(on en a). les valeurs humaines sont de toute facon plus partagees et mis en place sur le terrain au niveau individuel que devant un poste de tele.. mais certe ca aide pas la. liberalisme autoritaire, nous allons etre de bon occidentaux hein?
La peur, le besoin du bouc émissaire tout désigné. Tout s'explique. Dans le temps, ça se disait "poujadisme".
J'ai un peu le même sentiment... et même si j'ai 5 ans pour me faire à cette idée, je sais déjà que j'y arriverai pas... le pire de tout c'est que quand je surfe sur les blogs j'ai bien l'impression qu'on est quand même une belle flopée dans ce cas... c'est qui les pauvres débiles qui sont pas capables de choisir le bon papier à mettre dans l'enveloppe....
Yves : Tu l'as dit, de bons occidentaux...
GW : bijour monsieur, bienvenue ici :) ... Oui le poujadisme. M. Poujade, qui vivait dans le trou du cul de l'Aveyron... Trop d'insécurité par là bas :)
Mayah : Ca fait quand même mal au cul de considérer 53% et des poussières de gens inaptes du cerveau...
Allez ! Moi aussi, je rajoute mon petit couplet à la rengaine de la déception. Pourtant, depuis quelques jours, je me prends à espérer à nouveau. Et si le nouveau président, avec le ressentiment profond qu'il parvient à susciter, jouait le rôle d'un "éveilleur", de quelqu'un qui libérait des énergies jusque là en sommeil ? Car quand bien même il faudra faire preuve de vigilance, quand bien même il faudra entrer en résistance, ne sommes-nous pas justement appelés à rentrer dans la danse, après tant d'années d'amollissement ?
Juste une impression positive après une campagne qui m'a éreinté et une élection qui m'a fait désespérer de mon pays.
Bises.
Et bien je me permets d'ajouter une petite note discordante... J'ai voté sarkozy par défaut, j'aurais aimé à vrai dire que villepin soit candidat. Mais une chose est sûre: la gauche ne retrouvera jamais son électorat naturel si elle traite de " débiles" ceux qui ne pensent pas comme elle ou ceux qui ont été terriblement déçus par son action. A cet égard le dernier meeting de ségolène royal était révélateur, le message subliminal c'était " regardez comme nous sommes beaux, nous avons les meilleurs artistes, en face ils n'ont que johnny et donc gynéco". Oui, Bigard,Mireille Matthieu, Gilbert Montagné, ça n'est franchement pas ma tasse de thé, mais pourquoi mépriser ceux aiment ça? Ah oui, Jean-Marc, "résistance" c'est un beau mot, tellement beau que je trouve qu'il faudrait le laisser à ceux, communistes, de droite, ou même monarchistes ( comme dans le fameux poème d'Aragon), qui ont payé de leur vie leur combat contre les nazis. Sarko a été élu assez largement, et il y a eu très peu d'abstention; je crois qu'il ne faut pas désespérer du pays justement, il a fait preuve d'un beau civisme. Voilà, Ca n'empêche pas que j'aime bcp ce blog :)
Bon.
Petite précision, quand je dis "Ca fait quand même mal au cul de considérer 53% et des poussières de gens inaptes du cerveau...", je ne veux pas traiter les gens de "débiles". J'me dis qu'ils doivent bien avoir trouvé de bonnes raisons de voter Sarkozy, personnellement, j'ai juste du mal à les voir.
Mon truc, c'est pas la politique, je pourrai pas vous faire de grands discours sur le programme de Ségolène en disant qu'elle n'était pas convaincante ou quoique ce soit, tous ces jeux de pouvoir, et cette médiatisation, pour moi, c'est du grand guignolesque.
Je ne pense donc pas en terme de gauche ou de droite, je n'ai pas à défendre un parti ou un autre.
Quand je pense aux valeurs que défend Sarkozy, je ne peux définitivement juste pas y adhérer. Quand son discours vise à victimiser ou à culpabiliser tout un pan de population, quand on joue autant sur les affects des gens, c'est qu'y'a un problème.
Un exemple, prenez un type entre 20 et 25 ans, il bosse -allez soyons fous- dans le BTP, il se lève à 5h tous les matins, il gagne pas forcément des masses, mais il bosse, et il en est fier. Pour lui, on a de la compassion.
Parce que c'est dur.
Prenez le même type 10/15 ans plus tard selon sa constitution. Il a le dos foutu, il est soit en arrêt longue maladie, soit au chômage sans trouver quoique que soit comme taff. Il est condamné, lie de la société, il creuse le trou de la Sécu ou des Assedics.
C'est mal.
N'empèche qu'on a trouvé un truc au type : un bouc émissaire. Maintenant on dit l'immigration, comme ça, ça fait moins raciste que de dire "les arabes", ça fait plus propre, ou un truc dans ce goût-là.
Parce que c'est eux les vrais méchants, qui bouffent tout le fric, avant ils nous piquaient notre travail, maintenant ils nous piquent aussi nos allocs. Et pendant que le type, il est en train de mettre du bois au bûcher de ces vils profiteurs, il ne se rend pas compte qu'on est en train de l'enculer à sec lui aussi. (Et je ne suis pas vulgaire seulement pour le plaisir.)
Alors ok, comme ça, ça peut paraître anecdotique.
Mais en fait, pas tant que ça, parce que c'est ça le libéralisme.
L'homme devient une denrée qui doit être rentable et dont la date de péremption peut se révèler totalement arbitraire... Et on lui apprend à détester son voisin pour pas que ce soit la faute de la politique économique pour laquelle il a voté...
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