mercredi, février 28, 2007

On pourra pas me couper l'herbe sous le pied, parce que ça ne servira plus à rien :)

Il y a au coeur des choses beaucoup de questionnements pour moi, ce que ce que cela semble être, ce que cela devrait être, ce que c'est... De tout ça, je tire mes mots, sur le fil du rasoir. J'aime cette impression, ce jeu de funambule.
J'écris un roman.

lundi, février 26, 2007

London - 3

Après ça, on a continué à se perdre en se posant des questions sur la santé mentale des gens qui vivaient à Buckingam, Marie m'ayant fait la réflexion très judicieuse qu'ils devaient être bien dégoûtés de l'humanité et assez cyniques de voir tous les badaux et les touristes se presser pour apercevoir... quoi en fait ?
On s'est balladé, on voulait aller quelque part mais je ne me souviens plus où. Je me souviens juste avoir été émerveillée par l'architecture des maisons et les couleurs. Ce qui nous a valu un beau fou rire puisque Marie a cru que je trouvais qu'il y avait beaucoup de gens noirs à Londres (alors qu'en fait, non, y'en a pas des masses) alors que je voulais juste dire que c'était une couleur prédominante dans les peintures des maisons, des briques, etc. Ah, ah, drôle. On a commencé à avoir faim, on a vu qu'un bar faisait un Happy Hours avec un mojito pas trop cher pour l'Angleterre, on s'est engouffré.


C'était miam miam bon, bien que peu alcoolisé, mais suffisamment pour nous rendre heureuses après toutes ces pérénigrations dans le froid. On a mangé du paté anglais aussi à base de saumon et d'autres trucs aussi, c'était un peu bizarre mais pas mauvais.
Le pub était blindé et il était à peine 17h30.
Ensuite ben, Leicester Square et tout ce coin là, on a un peu débordé sur Soho... Cherché pendant 2 heures (sans exagérer) un pub où l'on puisse s'asseoir. L'ambiance frénétique des rues a laissé place à un ilot d'intimité, une retraite joyeuse et "two glasses of red wine", on s'est éméché, tranquillement en parlant de tout et de rien, et surtout de sexe comme on fait d'habitude. Et puis, j'ai voulu prouver à Marie qu'elle était la Grâce incarnée alors j'ai pris cette photo :


Et puis, celle-là... Par la fenêtre du pub.


L'alcool et l'évasion faisaient leur travail... Tout doucement.

London - 2

Après ben, on a dormi. Oui, parce que même ailleurs, on dort. Vérité universelle de l'être humain.
On s'est levé assez tard. Mais, je me souviens pas quelle heure. A priori, j'ai commencé à perdre la notion du temps quelque part entre mes trois allers-retours entre le pieu et les toilettes, pendant cette merveilleuse Saint Valentin. J'étais encore en France donc c'est même pas l'effet Kiss-Cool-traversée-de-la-Manche-décalage-horaire-faramineux-d'une-heure.
On a mangé des trucs de la Brioche Dorée. Non, non, pas parce qu'on est chauvin même à l'étranger mais surtout parce que notre expatrié Benjamin y travaille et qu'il a des sandwiches à l'oeil.
On s'est motivé par ce temps gris mais néanmoins pas pluvieux pour sortir. Big Ben, Tamise, pour commencer. Et je dirai, genre d'une voix pédante, ah ah, c'est très surfait.



Et puis, Ben nous a quitté pour aller taffer en nous demandant s'il avait le teint bien pâle, histoire de savoir s'il serait crédible malade pour le lendemain. On a dit oui, oui... Avec le pouvoir de suggestion, on peut (peut-être) faire des miracles.
Là, ça a commencé. Marie s'était fait une idée assez précise des endroits qu'elle avait envie de voir et moi, ben, lâche et flemmarde que je suis, j'étais prête à profiter de l'aubaine. Parce que je suis très facile à vivre en fait, hein, surtout. Ouais.
Et puis, commence l'errance. Moi j'avoue que j'ai bien aimé. Tu passes par des rues où y'a personne, à part des anglais chauves, aussi rares que leurs cheveux, tu vois "Library" écrit sur un très beau bâtiment, tu rêves de rayonnages de vieux livres dans une lumière tamisée, et d'un anglais genre XIX penché sur un livre de littérature française qui relève les yeux vers toi et te trouve luminescente et là, vous décidez de vivre d'amour et de livres pendant un an, au pieu comme dans les livres de Pennac, il te fait découvrir Shakespeare en anglais dans le texte et toi tu lui lis les oeuvres de Beckett qu'il a écrites directement en français parce que t'es trop trop transfuge comme fille et voilà. Et puis, non, en fait, la dame de l'accueil, elle te demande si tu veux manger là, parce qu'en fait c'est un resto, et ta copine, elle répète machinalement devant son incompréhension manifeste "we just want to have a look". Et puis quand l'hôtesse finit par nous demander si on veut organiser une "party", qu'elle peut appeler son manager, ben, on finit par sortir en pouffant de rire, à moitié dépitées, en se demandant si on a l'air si riche que ça et puis en se disant qu'en Angleterre, c'est tellement trop borderline qu'un type peut triper à s'habiller avec des loques et être trop blindé de fric, les clichés ont la peau dure et nous, on se pelait parce qu'on avait des manteaux pas assez chauds.
Après, ben, on a retrouvé notre chemin, ou peut-être est-ce lui qui nous a trouvées, on sait pas trop. Avec nos sens catastrophiques de l'orientation, on a fini par se dire que deux - égalent un plus. Donc, on s'annulait. Les reliquats de maths, ça fait MAL.
On a traversé un jardin, que c'était joli, avec plein d'animaux et Marie pour être fidèle à sa réputation de protectrice de l'environnement, m'a expliquée que les anglais aimaient beaucoup les animaux, et même que y'en a un, d'anglais pas d'animaux, qui m'a donnée une cacahuète pour que je la donne à un écureuil, et j'étais trop mais hystérique, les écureuils, c'est trop chouuuu.
On a traversé le jardin, et on est arrivé à Buckingam Palace. Et ben, comment dire? C'est juste TRES MOCHE.



To be continued...

dimanche, février 25, 2007

Photos, photos...


Ce sont mes coach :)





Je me passerai de commentaires. Vous par contre...

...


Quand ça cogne trop dans ta tête, tu fais quoi?
Je ne fais rien, je ferme les yeux et j'écoute.
Bruits sourds.
C'est mon sang qui frappe.
Raz de marée acide.
Quand il pleut?
Je marche dans les flaques, je fais en sorte de m'éclabousser avec l'eau.
J'attends quelque chose de plus palpable que cette peine compromettante, la sensation du froid sur mes mollets, sur mes cuisses.
Quand tu es dans le métro?
Je tape le rythme d'une musique que je suis la seule à entendre.
J'observe les gens. Je voudrais connaître leur secret.
Quand tu es dans un bar?
J'ouvre les yeux, la bouche, je parle, je me saoûle de mes mots, des mots des autres, me saoûle d'une ivresse à peine envisagée.
Je bois du café. Je regarde mes mains trembler, je me contemple devenir fébrile.
Et chez toi?
Je ne suis nulle part chez moi, encore moins ici qu'ailleurs. A côté. Résignée, attendant d'être inculpée.

Dis le comme tu veux. Tu peux le chuchoter ou le hurler, à mots couverts. Tu peux le taire bien sûr, mais c'est aussi le dire.

mercredi, février 21, 2007

Absence

Il y a ces après-midi blanches, ces instants de solitude terrible où tout semble se réduire à rien.
Et l'horrible et réconfortant sentiment que je ne maîtrise rien. Et la pluie reste comme suspendue. Et je lève les yeux parmi les larmes qui ne viennent pas.

Ici ou rien


http://emiyenne.free.fr/01%20Bad%20Attitude.mp3

You wish it was sunny, but it's not...hahaha
The sun will come out the day after tomorrow..haha
And you can move on to another bad day
You wish you were pretty, but you're not...hahaha
But your baby loves you, he tells you so all the time
Oh that must be why you're so happy together
You're having another bad day and that's all you could change
But you don't, but your attitude baby doesn't have to be so sad
You wish you were happy but you're not..hahahaha
But if life was easy you wouldn't learn anything, now would you?
But most of the lessons you learn you would rather forget
You wish you could laugh it away but its hard
A smoke or a drink makes the laughing part easier, haha
But now you are stuck with another addiction
You're having another bad day and that's all you could change
You could change but you're attitude baby doesn't have to be so mad
If you were just younger, hahaha
Or, you could start over, it's never too late, that's what Betty says
Whatever happened to your sense of humor?
You've had all your treats and its only 8:30 am that's am you would
Give anything to change back
To when
The waves
Were smaller
And you could jump
Over
Change back
To when you laughed
Easy
And all your moves
Were childlike

Lisa Germano - Bad Attitude

mardi, février 20, 2007

London - 1

J'ai appelé Marie dans l'après-midi. Je lui ai dit : "je suis désolée, j'ai pris une grosse cuite hier, j'ai passé ma nuit accroupie devant les toilettes à vomir, je suis pas au meilleur de ma forme". Moi, je croyais bêtement qu'elle allait un peu m'engueuler, me dire que j'aurais pu éviter alors qu'on partait le soir même pour l'Angleterre et que j'aurais pu me préserver un tant soit peu pour être bien opérationnelle. Mais non, elle m'a répondue "moi aussi".
Encore une fois, je sais pourquoi on est amies elle et moi, ça ne tient pas seulement à notre propansion à trop boire, mais à notre façon de vivre les choses dans l'instant. Demain? C'est demain.
On s'est retrouvé quelques heures plus tard chez elle. Elle avait l'air un peu plus vaseuse que moi.
On a pris ensuite la navette pour l'aéroport.
Arrivées là? Ben, on est allé se faire enregistrer et j'ai vu mon sac partir sur le tapis coulissant. Il prenait ses aises, lui, il était déjà en voyage.
On est allé s'acheter deux, trois magazines, histoire de passer le temps sur place et puis dans l'avion.
J'ai failli acheter L'insoutenable légereté de l'Être de Kundera et puis je me suis dit que pour prendre l'avion, c'était peut-être pas une bonne idée, ça avait quelque chose de trop funeste.
Après avoir passé les milles trucs pour arriver jusqu'à la salle d'embarquement (oh oui, fouillez moi, je suis une terroriste), on a essayé de s'occuper en s'intéressant à Biba et en disant n'importe quoi, comme d'habitude.
Et puis, on a pu enfin monter.
C'était la deuxième fois que je prenais l'avion. Enfin la troisième, si on compte les minuscules avions que ma mère pilote dans son aéroclub.
J'ai senti l'angoisse monter en même temps que l'avion décollait. On y voyait rien, il faisait nuit.
Dans ma tête, c'était juste impossible qu'un gros machin comme ça puisse tenir en l'air. Ca allait forcément retomber comme une crèpe, on allait faire un gros plat sur le sol.
Marie, gentille, tentait de me rassurer statistiquement. Tu risques moins en avion qu'en voiture, tu sais...
Ca marchait pas trop, en vérité. Et puis, elle a eu la révèlation. Elle m'a dit, tu sais pour les gens comme toi, parce qu'ils savent que t'as pas l'habitude, ils font un looping, ça te fait pas plaisir, ça?
J'ai rigolé et puis c'était fini, je n'avais presque plus d'appréhension.
Arrivées à Gatwick, on a pris le train, à l'arrache.
Y'avait une histoire de compagnie à prendre en priorité, on a fait au petit bonheur la chance et ça a marché... (Dans les épisodes suivants, vous remarquerez que le "petit bonheur la chance" est la chose que nous pratiquons vraiment le mieux - pour le meilleur ou pour le pire en vérité)
A Blackfriars, nous n'avons même pas eu le temps de chercher Benjamin, pendant que le train freinait puis stoppait sa course, nous l'avons aperçu...
Bisous, calins, retrouvailles chaudes, émouvantes.
Vous connaissez le topo.
Ils nous a données nos "huitres", les oysters, ce sont les cartes de métro de là bas et on a pris le subway jusqu'à White Chapel. De là, on a retrouvé plein de monde, des amis de Ben, très français, très étudiants, on n'était pas vraiment dépaysé.
Ben a décidé de nous emmener au Black Horse, un pub pas loin de chez lui où sévissait Candy et un loto des plus particuliers...

Benjamin n'arrêtait pas de me regarder, pour guetter ma réaction. Et il y avait de quoi... Parce que j'étais proprement émerveillée. Le panache, l'humour de ce personnage, cette mise-en-scène... C'était terrible.
Rien n'a d'importance, alors pourquoi s'emmerder?
Dans une autre vie, je serai un travesti... Et je jouerai avec des boules toutes les nuits.

lundi, février 19, 2007

Juste ça pour le moment, juste ça et c'est bien plus encore....


Mais tout papillonne encore trop dans ma tête pour que je puisse me (p)rendre aux mots...

mercredi, février 14, 2007

L'avis de l'Amandine, en plus, c'est ma copine.

Amandine, elle a ouvert un blog (hier? ce soir? sommes nous dans le même espace spatio temporel?) C'est ici.
C'tte fille, je l'aime. Mais elle m'énerve.
Parce qu'elle a de l'or dans les doigts, mais elle a juste décidé que c'était pas vrai.
Et quand elle te tend un truc de pur génie qu'elle a fait en trois coups de pots à cuillère (c'est bien ça l'expression?), en te demandant "c'est moche, hein", ben, t'as juste envie de la secouer comme une bouteille d'Orangina.
Oui, pour que la pulpe, elle reste pas en bas.
Voilà. Comprenne qui pourra, qui voudra.
En tout cas, allez la lecturer.
Regardez, outre le narcisse que je suis, (c'est mon regard), regardez, comme c'est beau, précis, juste, incroyable.



Nous ne sommes que poussières.
Si à un moment donné, quelque chose t'embrase et que tu sens bien que tu pourrais te brûler?
Qu'est-ce qui compte ?
T'incendier?
T'en éloigner le plus possible?
T'en approcher et apprendre à le maîtriser?
Je choisis la dernière.
Je ne veux pas être un feu de paille.
Ni n'être que braises.
Je veux être un feu de joie brillant et vivant...

mardi, février 13, 2007

Mnouirf !


J'ai raté le festival de Romans, je participerai donc avec joie au Festival Gromanche.
N'oubliez pas ce cognito : je vous aime donc cliquez.
Merci.

lundi, février 12, 2007

Mélodie


Chaque jour qui passe, chaque jour qui se fait, j'ai l'impression de voir au-delà.
De percer l'invisible plus profondèment que je ne l'aurais jamais cru.
Peu importe si ce que je vois est vrai ou faux. L'essentiel est que cela soit d'une justesse assassine.
Quelque chose de cru, sans détour.
La neige, les flaques d'eau, c'est l'enfance. Plains toi et je t'envoie une armée de moi. (oui, je cite Björk et en français, si je veux)
Les gens qui te laissent la liberté de dire qui tu es, je veux dire qui tu es vraiment, ils sont rares.
Il faut les garder comme des trésors. De brillants trésors.
Je voudrais pouvoir me souvenir de tout, de la moindre infime sensation.
La garder près de moi.
Lui dire des mots doux.
La candeur, si rare.
L'émerveillement, si fugace.
La joie, explosive.
La jalousie, qui n'est pas si désagréable.
La peur, oui, parce que je suis par moments pétrifiée de trouille.
Mais je ne suis pas une statue de sel.
Et, il n'y a peut-être que dans la Bible, que les gens se figent devant la souffrance.
Un jour, j'écrirai un roman, j'en écrirai même plusieurs, je pense.
Un jour, oui.
Demain, sûrement, peut-être même ce soir.
Dans ma tête, ça fuse sans arrêt, c'est une constante musique, il faut juste que j'en apprivoise l'harmonie...

samedi, février 10, 2007

Soleil lui même ne voit si le ciel s'éclaire...


Maestro, clique, et que c'est trop beau, et que t'as pas le droit de faire autrement.


D'où est venu ce changement? Cet imperceptible moment où tout a changé, inexorablement? Est-il identifiable? Y a-t-il une suite d'évènements connexes qui m'ont amenée à ce présent état? Et encore, "état" est restrictif, réducteur... Y a-t-il un jour à marquer d'une pierre blanche, une seconde
pénétrée? Est-ce un enchaînement à la fatalité avérée? Tout semble absurde : C'est vrai, la musique mauvaise, mon ivresse, le désir que j'ai de lui, implacable, irrépressible, à vrai dire, je l'espèrais, je l'attendais, un peu comme le messie, je n'étais pas sûre qu'il advienne, et il est là, et je ne peux rien contre, et j'en jouis, sérieusement et sans ambajes, je jouis de savoir qu'il y a au moins une personne sur cette planète, dans mon monde, contre laquelle je ne peux rien, contre laquelle je suis démunie, contre ou... tout contre, mais honnêtement, sincèrement, quelle importance?
Quel a été le point de non-retour? Prend-il sa source bien plus loin que je ne pourrais l'imaginer, dans un passé que j'ai peine à entrevoir? Est ce parce qu'où que j'aille, j'ai toujours été l'Etrangère, celle qui n'est pas d'ici, l'étrangère, et surtout l'Etrange, aussi?
J'aurais laissé les autres me séparer de moi-même, j'aurais voulu croire que c'était le seul chemin, la seule possibilité pour moi de survivre...
Quel a été le point de non-retour où étouffant, hurlant intérieurement sans que personne ne puisse m'entendre, peut-être même pas moi-même, ais-je commencé à réémerger?
Est ce que cela a été le jour où il m'a quittée? Ce jour où, perdant une sensation, une émotion d'une violence inouie qui venait subitement d'enflammer ma vie, j'ai cru mourir de l'avoir vu s'envoler loin, loin, si loin? Et les catacombes, et l'horreur, et la peur, le froid, l'abandon, la mort. Il fallait bien vivre. Il fallait bien croire que cette lumière, que cet embrasement pouvait exister à nouveau. Et il fallait bien accepter pour cela que j'en avais été l'unique source, que j'en suis l'unique source.

Je n'ai pas besoin de toi, je le sais.
Et cette phrase, prononcée hier, sonne comme une déclaration d'amour...

Une vérité fascinante.

La Liberté, que l'on s'offre.

Quand est-ce que cela a commencé?
Peut-être même avant ma propre existence... Peut-être que ça ne devrait être ni plus, ni moins, que l'histoire de chacun, que l'Histoire de tous.

lundi, février 05, 2007

Frigidité et consorts.


Maintenant, ça ne s'arrangera plus.
C'est une certitude grinçante et tranchante comme une lame de rasoir un peu rouillée.
Ne crevons pas l'abcès, arrachons la verrue et que l'on n'en parle plus.

A des milliers de kilomètres de là, même drame, mêmes visages boursouflés, bouffis.
Les lèvres charnues et craquelées, ouverte sur le barrage de grandes dents, l'expression figée et béate d'un grotesque de rigueur.

-Ah ah, j'ai bien ri, diront-ils.
Et, ils auront raison, bien sûr.
Mais, le ciel s'obscurcit, et voici les grands mirages.

On passera un peu de papier de verre sur les Grandes Souffrances et on annoncera avec un entrain non dissimulé les apocalypses à venir.

On n'arrosera plus les plantes, et on ne nourrira plus le Chien.

Oh, on peut déjà en voir des mutineries de part et d'autres, les corps flottants, sur le ventre, à la dérive et les remoux qui affleurent.
Nous mousserons d'amertume les grands espaces.
Tiens, prends un efferalgan, attends, il n'a pas fini de se dissoudre.
On communiera aussi.

Hargneusement.
Sans autre procédé, que celui d'un dépouillement final et souverain.


Ah là là!

Quelle débandade...

vendredi, février 02, 2007

- Quelle est votre ambition dans la vie ? - Devenir immortel et mourir. (Monsieur Godard)

Il y aura toujours cette espèce de fascination pour les endroits fermés, bondés, pour la musique trop forte, la fumée étouffante, les effluves grandissantes de transpiration.
Mon tympan se fend, mon genou plie.
Les têtes qui bougent, les gens qui parlent en dépit de.
Les regards croisés, les rencontres fortuites.
Qu'est ce que tu deviens ?
Je te le dirai entre les deux prochaines chansons...
T'as tout le temps d'y réfléchir à ce que tu deviens justement (quand t'as pas bu, ni ingurgité de substances bizarres), et trois à cinq minutes de morceau, ça peut être long, très long. Alors, qu'est ce que je deviens? Tu vois, je pourrais être mauvaise joueuse et te prendre au pied de la lettre, "l'Homme est toujours en devenir, bien sûr". Mais, je ne me sens pas d'humeur aussi facile et surtout autant cynique. Je pourrais répondre trivialement sinon, 2ème année de Lettres Modernes, salariée.
Pourtant, je ne suis pas sûre que cette réponse te satisfasse pleinement. Peut-être que je te dirai que ce que je suis en train de devenir, c'est tout simplement ce que tu me vois en train de faire : dans une cave bondée, avec une musique assourdissante mais frénétiquement jouissive, avec l'envie d'un verre de vin rouge qui monte comme il se doit, je m'emploie à rêver et à écrire.
A être moi.
Ni plus, ni moins.