dimanche, juin 10, 2007

"Emilienne"

Girls in Hawaï - Bees & Butterflies (Clique et hop, musique)

When the feelings are right
My hands start to reach very high
When I'm feeling so right
My hands start to reach very high

Sorry for it
Sorry for me
Cause bees and butterflies down in my hands,
Now I have to teach them
How to fly
How to fly

When the feelings are right
Put down together in round
When I'm feeling the right
Holding to catch the stars

Sorry for it
Sorry for me
Cause bees and butterflies they are now my slaves
Now I have to teach them
How to fly
How to fly


...



Il ne faut pas me nommer. Je veux dire : m'appeler par mon prénom.

La façon dont les syllabes se détachent dans la bouche des gens, l'expression de leurs visages - concentrée - me terrifient.

Si j'avais un prénom commun, peut-être ça serait différent. Peut-être que je pourrais à mon tour lui insuffler ce que je suis, l'alimenter de ma spécificité, sans qu'il me dépasse continuellement.

Mon prénom, c'est une chose curieuse.

A la Genèse, le langage m'échappait déjà.
Il était absolu, inévitable de le conquérir, de lui arracher un sens, même aléatoire.

Se raconter des histoires. Des histoires de grand-père en petit fils, et puis de père en fille.

Emile E., je l'ai rencontré une fois, j'avais 2 ans. On me l'a dit : je ne m'en souviens pas.

Il est mort peu de temps après, d'un cancer, il avait été résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale, s'était enfui d'un camp de concentration, et était un héros pour mon père.

Parce que mon arrière-grand-père, il lui a donné cette preuve à mon père - sûrement la seule qui compte - la preuve qu'il était aimé.

En me donnant son prénom... Mon père voulait m'offrir la même assurance.

Malgré.

Mon prénom, c'est donc aussi l'ébauche d'un amour, un amour qui ne sait pas s'épancher.

Mon prénom, c'est le récit du manque, ou peut-être le récit de l'illusion du manque.

C'est cette apostrophe constante, un appel sans relâche vers l'horizon... Cette interrogation fiévreuse :

Y a-t-il une seule belle histoire sans éclipse?

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu vis une belle histoire historique, sois en fière. Moi, je n'ai pas cette chance que tu as!

mlys a dit…

Chère Emi ...
Je m'inquiète ...je ne peux plus t'appeler ...cela fait plusieurs jours que j'essaie et ça fait un bruit bizarre. J'espère que tout se passe bien tout de même. J'ose espérer que si tu avais changé de numéro, tu m'en ferais part...(c'est bête de te dire ça, c'est évident que tu m'en ferais part!)
Je vois des posts ici ...donc tout va bien !
Je t'embrasse mon Emi.

Flower

Anonyme a dit…

Sans éclipses, les histoires peuvent-elle être belles?
:-) Bises.

Bip bip et coyote corporation a dit…

Se servir de son prenom pour s'inventer une nouvelle deprime, je trouve ca marrant (en meme temps tout l'est sauf les pates).
qui a peur du bonheur leve la main...

Emi a dit…

Egan : bon, je crois que j'ai tout dit hier... mais n'empèche : Ta vie est aussi une belle histoire :)

Miss FBK : ... j't'appelle.

Ardalia : :))

Yves : je sais pas ce que t'as bu mais doudou, t'es complètement à côté de la plaque.

Bip bip et coyote corporation a dit…

yep :)
a cote, ca n'est jamais tres loin

Emi a dit…

Yves : Mouais. Tout est relatif, hein.

Unknown a dit…

Je trouve que c'est un joli prenom! :)
Emelie, Amy, pourqouis le hais tu a ce point?
Marrant, je suis en train d'ecouter par hasard 'Girls in Hawaii' quand j'ai lu cette note :)

Emi a dit…

Hathor : les grands esprits se rencontrent... :)
Par contre, mon prénom, je le déteste pas du tout. Il me fait juste toujours "bizarre"... Pourtant au bout de 22 ans, je devrai y être habituée ^^'

Anonyme a dit…

cette chanson je l'ai découvert dans une pièce de théatre. C'était si beau que j'en avais pleuré. Je pleure jamais au théatre pourtant.

Apres je les ai vu en concert c'était énorme (je suis même monté sur scène!!!! - minute jme la pète!...)

bref voila. Nostalgie nostalgie quand tu nous tiens...