mercredi, décembre 06, 2006

Lettre (d'exception) ouverte à ma petite loutre.

Ma blonde Marie, oui, blonde comme les blés (si les blés connaissent l'ogééminisation méchée - tu as vu comme je pense à l'environnement quand je pense à toi, tu es le pavé dans ma mare de je m'en foutisme écologique, tu démantèles mon no future fringuant et coupable), si je mets l'accent sur ta blondeur, ce n'est pas pour m'abandonner à une pseudo étude ethnologique qui viserait à dire que contrairement aux autres (blondes), tu serais intelligente, puisque moi-même, je le suis (blonde, mais personne ne peut le voir puisque je le cache sous de la peinture pour cheveux, ah ah!) et que je sais bien que je suis intelligente et donc toi aussi (CQFD). J'irai même jusqu'à ajouter que la théorie sur la bêtise supposée des blondes, si elle a jamais eu quelques fondements est aujourd'hui complètement obsolète puisqu'en nos sombres jours, être stupide et ignare, c'est bien mieux vu et beaucoup plus apprécié, la blonde en tire donc son parti et est en fait hein beaucoup plus intelligente que les autres. Non mais.
Bref, si je parle de ta blondeur, de ta blonditude, de ta façon d'être blonde envers et contre tout, c'est pour que tout le monde s'y retrouve puisqu'ah! tu n'es pas la seule Marie dans ma vie et l'autre est plutôt brune. Voilà. Maintenant que tous savent que je parle bien de toi et non de l'autre (Marie), on va pouvoir avancer.
Petites choses qui doivent être précisées : Marie, tu es belle (autant en dedans qu'en dehors hein), tu es drôle, tu es vivante (cela frise l'hystérie mais puisque cela nous est commun, je ne te jetterai aucune pierre, ni la première ni pas d'autre, de toute façon, je sais pas pas où je pourrais en trouver par ici des pierres).
Marie, un jour, je réussirai à enregistrer ton rire, en photo, en vrai -en son quoi, en mots, tellement il éclate, tombe en cascades (mais genre vraies cascades, assumant au plus fort de leur potentiel leur fonction de cascades), ton rire me surprend à chaque fois, pas parce que je l'attends pas mais parce qu'il a TOUJOURS cette profonde honnêteté, il vient du coeur, des tripes, il prend au passage tout ce qui te remue de l'intérieur et fait mal et c'est une onde (de choc) (de joie) qui t'envahit et s'échappe de toi et me bouleverse, comme un tremblement de terre héroïque. Ton rire est courageux, et franc et beau.
Je vais m'arrêter là sinon tu ne vas plus jamais oser (rire).
Marie, si j'étais un homme, je serais éperdumment amoureux de toi. De toute façon, dès les premières minutes de notre rencontre, j'ai décidé que je t'aimais, faut dire que nous étions passablement éthylisées toi et moi. Pourtant, je me souviens avoir fait ce choix en toute conscience. Après tout, l'alcool révèle souvent des choses qui ne sont qu'en gestation, ne demandent qu'à éclore... J'avoue quand même qu'ensuite j'ai eu peur de cette grande déclaration.
Après tout, tu ne me connaissais pas, et tu aurais très bien pu penser mais c'est qui cette malade psychopathe du cerveau pas finie qui a pas d'amis ou quoi pour me jeter à la face tous ces sentiments avinés et sans grand fondement mais non, non, non, ça ne s'est pas du tout passer comme ça.
Il y avait aussi l'angoisse de m'être trompée et d'être finalement déçue, mais une fois encore, non, non, non...
Si à cet instant-là, j'ai fait un choix, faut bien avouer que maintenant je pourrais pas prendre la décision inverse. Parce que chaque jour qui passe, je t'aime plus encore, que c'est exponentiel et incontrôlable et que faut bien le dire je n'ai aucune prise dessus (comme quoi la NON-maîtrise de certaines choses, ça a parfois du bon ;) )
Marie, je t'ai déjà dit que si j'aimais les filles (mais, il faudrait que toi aussi tu vires sa cutie dans ce cas-là) ou si j'étais un homme, je serais amoureuse de toi à la folie, mais je ne t'ai jamais dit ce que je ferais en ce cas-là...

Un soleil qui se lève, non pas parce que c'est joli, les couleurs, donc un soleil qui se lève parce que c'est l'aube de l'humanité, c'est la lumière qui prend possession de chaque chose pour les révèler, comme l'éclat de tes yeux, et tes gestes plus fluides, la grâce de la première femme de ce monde...
Marie, je te lirais des poèmes d'Eluard, d'Aragon et des extraits des romans de Gide. Et je croquerais chaque petit bout de toi, comme un dessinateur avide, mais en mots, les croquis, et je les planquerais partout et tu tomberais dessus genre en ouvrant le frigo ou en te lavant les dents. Ma prose décrirait, ou se voudrait décrire ton impétuosité, ta nature de femme-enfant, de vamp aussi. Je n'oublierais pas la constellation que tu es, éparse et si dense à la fois, scintillante de toute façon. Je laisserai place à la noirceur aussi, à la souffrance, ces moments où l'on sombre sans trop savoir pourquoi, la solitude qui peut nous ravir le bonheur. J'apprendrais tes faiblesses et tes colères, je respecterais tes silences et tes défiances... Marie, si j'étais un homme, j'écrirais ce morceau pour toi.

Maintenant, tu sais bien que Benjamin a toujours rêvé que toi et moi, nous nous adonnions à un saphisme languissant et baudelairien... MAIS, NE REVE PAS BENJAMIN, NOUS NE REALISERONS PAS TES FANTASMES.

En vérité, si j'ai eu envie d'écrire et d'exprimer tout cela, c'est parce que dans ce sentiment-là, il y a quelque chose de profondément réconfortant pour moi. Et je sais que tu comprends pourquoi. Et je sais que ça peut "marcher" sur toi aussi... :)

Je t'embrasse, ma petite loutre.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

ca se passe comment quand on veut prendre les deux femmes de sa vie dans ses bras et qu on est a plus de 1000 km????

Ben on se sent attire vers son ordinateur, toujours sans accent, par des lois de la gravite pas encore repertoriees. Parce qu on s imagine qu elles sont derriere. Sans apostrophe.

En tous les cas, je crois que Marie va trouver ce texte bien "sympathique"... Mais tu sais bien ma petite Amiante que tu n as besoin de ca pour nous revulser le coeur. Sans cedille.

Au fait, je reviens le 15, atterrissage a 10h05. Hihi


D ici la, ******* .....

Anonyme a dit…

ça maaaaaaaaaaaaaaaarche ! pourtant je ne suis pas blonde.

Anonyme a dit…

et ça se passe comment quand on a comme ça le sentiment d'avoir trouvé sa famille de coeur, de ne plus être in the waiting line?
Je vous aime mes deux amours

la blondeur obscure qui tombe des lampadaires...

Emi a dit…

au londonien : et voilà, toi, tu es l'homme de ma vie mais c'est con, tu préfères les hommes justement, la vie est parfois vraiment très mal faite.

à huguette : heureuse si j'ai pu te donner le sourire :)

à l'anonyme-marie : j'y t'aime ma fille, ty es belle comme un camion... à la lueur des lampadaires et du corbières - encore une bouteille de rouge bue à deux, et comme je te disais, notre amitié nous panse le coeur mais pas le compte en banque. C'est terrible et pour tout le reste il y a eurocard mastercard.

Anonyme a dit…

tu es drôle tu le sais ça ?

Emi a dit…

la dou : si tu le dis, je veux bien te croire :)

Anonyme a dit…

Miss qu'est ce que la vie? ;)
En allant dans le sens de la debauche de passion et d'amour vehicule dans ce texte, je dirai "que la vie est ce que tu nous laisses entrevoir belle petite fée"