lundi, avril 16, 2007

Fatigue

Vous savez quoi?
En fait, je suis une fille vachement rigolotte.
C'est vrai, je passe mon temps à faire rire les gens, et à faire des blagues (nazes).
A rire de mes propres blagues, et c'est presque pas pathétique.
Peut-être c'est justement ça qui me fait rire : le fait que je me fasse rire.
C'est le serpent qui se mord joyeusement la queue...

La vie, c'est fun.
Pleure, tu pisseras moins.
Rire à te pisser dessus.
Rire aux larmes.
Fou-rire.
L'humour, c'est la politesse du désespoir.

Pourquoi je dis ça?
Parce que je suis pas dépressive, en tout cas, je veux faire semblant de pas l'être.
Ah ah ah.
J'ai eu du monde à la maison pendant les deux dernières semaines, ça a pas arrêté.
Des amis de toute part, partout, sans arrêt.
Bien sûr, ça me rend joyeuse.
Et puis, à force, ça me vide, de rire.
De rire, de moi, d'eux, de ce qui nous sépare.
Rire, des fois, c'est pas léger.
Des fois, ça cache bien trop de choses.

Et tu vois, là, je me remets soudain à être grave.
Ca me fait du bien, je vous assure, de cracher tout ça, tout ce que je dis pas.
Tout ce qui reste bien coincé à l'intérieur.
Tous ces idéaux à peine avouables, ces fantasmes auxquels tous prennent part sans trop le vouloir.
Au bout d'un moment, ça me fatigue.
Surtout quand ça colle un peu, et puis qu'après ça colle plus.

La réalité, je l'encule.

Et je deviens impatiente, je veux me retrouver seule, me retrouver avec ma copine la Solitude, est ce qu'elle, elle pourrait me décevoir?
Et puis, il s'avère que oui.
Quand s'est arrêté le tourbillonement, quand tout le monde est parti, je me suis sentie morte à l'intérieur.
Avec un goût de cendres dans la bouche.
Ce qui est horrible, c'est d'avoir tant souhaité quelque chose qui ensuite me lamine de l'intérieur...
Parce que l'anxiété a refait surface ces derniers jours, elle qui me laissait en paix depuis quelques temps...
Elle a explosé comme une bombe à retardement, elle a fait des petits morceaux avec mon coeur. Y'en a eu partout.
C'était pas très beau à voir.
Je les ai avalés, je me suis dit qu'à l'intérieur, le corps ferait son travail, après tout, il n'avait plus qu'à reconstituer.
Mais c'était pas tellement digeste, et puis je me suis mise en colère.
Cette rage sourde, que je ne supporte plus.
Je n'arrive plus à l'endiguer, à la supporter cette haine, elle me ronge et c'est toujours toujours pareil, elle ne change pas, elle est constante dans ces effets, dans ce qu'elle m'abstreint à ressentir.
L'impuissance, la terrible impuissance.

Et ce qui revient sans cesse,

la réalité, je l'encule,

je veux plus la voir, je veux plus la vivre, je veux que les choses soient comme je les vois dans ma tête, c'est quand même beaucoup plus beau.

Mais personne veut y participer.
Personne ne voit de quoi je veux bien parler.
J'ai l'impression qu'on veut me faire m'insérer dans quelque chose, qu'on veut me soudoyer, que je leur appartienne un peu, que je me compromette.
Je veux pas être compréhensible, je ne veux pas être comprise.
Je veux qu'on me prenne par la main.
Ce n'est pas que j'ai besoin de qui que ce soit pour me traîner quelque part.
J'ai juste besoin qu'on soit là, liés.
C'est tout.
Et je dis "on" et je rigole, j'en ai marre de tout cacher, de pas le hurler ça.
De détourner tout, pour pas lui faire peur.
Je suis la première à me trahir, soit disant pour mon bien, et pour son bien à lui.
Je me demande combien de temps je tiendrai encore.
Après je me dis, que ce n'est que passager.
Que demain, je serai pleine d'énergie.
Que demain, j'y croirai sans espérer.
Tout est là...

Croire sans espérer.

Se donner sans rien attendre en retour, tendre l'autre joue.

Non mais sérieux...

Et je commence à en avoir bien marre.
Mais marre à un point.

Allez va, vaut mieux en rire qu'en pleurer.

Oui, c'est ça.

Fuck off.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui. Tout est vrai dans ce que tu dis. Je ne suis pas du tout là dedans mais je comprends. (Je prends virtuellement ta main un instant)

mlys a dit…

Melle extraordinaire ...

Tous ces mots, toute cette souffrance, toutes ces émotions ...n'oublie pas que je t'adore et je pense bien à toi malgré tout.

D'ailleurs je t'ai fait une petite surprise sur mon blog ...une jolie infirmière... hi hi hi tu verras !

Je t'embrasse la fille la plus extraordinaire.

Affectueusement.

Flower

Emi a dit…

Je réponds en retard mais je réponds quand même !

Br'1 : merci à toi... Je me suis extirpée de tout ça. J'en paye un certain prix, parce que j'ai fait ça d'une façon assez violente... Au fond, en y réfléchissant, je crois que je n'avais pas le choix, enfin, je n'aurais pas su comment m'en dépétrer autrement sur le moment.
Merci en tout cas, de ce contact, même virtuel, il me touche beaucoup...

FBK : Merci de tes pensées, de ta présence, de m'écouter...
Des fois, j'essaie de trouver des cohérences là où il n'y en a pas, et des fois, je fais l'inverse, ça doit pas être toujours facile de me suivre... Merci de ta patience, et merci de m'avoir fait cette petite place dans ton roman...

Bisous à vous deux.