mardi, février 20, 2007

London - 1

J'ai appelé Marie dans l'après-midi. Je lui ai dit : "je suis désolée, j'ai pris une grosse cuite hier, j'ai passé ma nuit accroupie devant les toilettes à vomir, je suis pas au meilleur de ma forme". Moi, je croyais bêtement qu'elle allait un peu m'engueuler, me dire que j'aurais pu éviter alors qu'on partait le soir même pour l'Angleterre et que j'aurais pu me préserver un tant soit peu pour être bien opérationnelle. Mais non, elle m'a répondue "moi aussi".
Encore une fois, je sais pourquoi on est amies elle et moi, ça ne tient pas seulement à notre propansion à trop boire, mais à notre façon de vivre les choses dans l'instant. Demain? C'est demain.
On s'est retrouvé quelques heures plus tard chez elle. Elle avait l'air un peu plus vaseuse que moi.
On a pris ensuite la navette pour l'aéroport.
Arrivées là? Ben, on est allé se faire enregistrer et j'ai vu mon sac partir sur le tapis coulissant. Il prenait ses aises, lui, il était déjà en voyage.
On est allé s'acheter deux, trois magazines, histoire de passer le temps sur place et puis dans l'avion.
J'ai failli acheter L'insoutenable légereté de l'Être de Kundera et puis je me suis dit que pour prendre l'avion, c'était peut-être pas une bonne idée, ça avait quelque chose de trop funeste.
Après avoir passé les milles trucs pour arriver jusqu'à la salle d'embarquement (oh oui, fouillez moi, je suis une terroriste), on a essayé de s'occuper en s'intéressant à Biba et en disant n'importe quoi, comme d'habitude.
Et puis, on a pu enfin monter.
C'était la deuxième fois que je prenais l'avion. Enfin la troisième, si on compte les minuscules avions que ma mère pilote dans son aéroclub.
J'ai senti l'angoisse monter en même temps que l'avion décollait. On y voyait rien, il faisait nuit.
Dans ma tête, c'était juste impossible qu'un gros machin comme ça puisse tenir en l'air. Ca allait forcément retomber comme une crèpe, on allait faire un gros plat sur le sol.
Marie, gentille, tentait de me rassurer statistiquement. Tu risques moins en avion qu'en voiture, tu sais...
Ca marchait pas trop, en vérité. Et puis, elle a eu la révèlation. Elle m'a dit, tu sais pour les gens comme toi, parce qu'ils savent que t'as pas l'habitude, ils font un looping, ça te fait pas plaisir, ça?
J'ai rigolé et puis c'était fini, je n'avais presque plus d'appréhension.
Arrivées à Gatwick, on a pris le train, à l'arrache.
Y'avait une histoire de compagnie à prendre en priorité, on a fait au petit bonheur la chance et ça a marché... (Dans les épisodes suivants, vous remarquerez que le "petit bonheur la chance" est la chose que nous pratiquons vraiment le mieux - pour le meilleur ou pour le pire en vérité)
A Blackfriars, nous n'avons même pas eu le temps de chercher Benjamin, pendant que le train freinait puis stoppait sa course, nous l'avons aperçu...
Bisous, calins, retrouvailles chaudes, émouvantes.
Vous connaissez le topo.
Ils nous a données nos "huitres", les oysters, ce sont les cartes de métro de là bas et on a pris le subway jusqu'à White Chapel. De là, on a retrouvé plein de monde, des amis de Ben, très français, très étudiants, on n'était pas vraiment dépaysé.
Ben a décidé de nous emmener au Black Horse, un pub pas loin de chez lui où sévissait Candy et un loto des plus particuliers...

Benjamin n'arrêtait pas de me regarder, pour guetter ma réaction. Et il y avait de quoi... Parce que j'étais proprement émerveillée. Le panache, l'humour de ce personnage, cette mise-en-scène... C'était terrible.
Rien n'a d'importance, alors pourquoi s'emmerder?
Dans une autre vie, je serai un travesti... Et je jouerai avec des boules toutes les nuits.

5 commentaires:

mlys a dit…

Emi,
Tout ton compte-rendu est très sympathique et amusant à lire...mais il y a une question qui me taraude vraiment. Mais de quelles boules parles-tu à la fin de ton post ? Les boules de loto ? les boules de geisha? Les boules de coco? Les boules de pétanque?Non , parce que je ne vois pas très bien de quelles boules il s'agit ! Rires ...parce que sinon la marmotte met du chocolat dans le papier alu, tu vois le genre ?

En tout cas, ce voyage avec le départ précipité et la gueule de bois me donne envie de prendre l'avion et partir loin! Bon pour London City, je prends l'Eurostar ...et puis j'espère que tu auras l'occasion de t'arrêter au Starbucks la prochaine fois !

Merci de nous avoir fait partager cet instant anglais ...Tiens, je vais prendre un thé !


je t'embrasse très fort.

Anonyme a dit…

Bah au sujet des boules, je pourrais faire un commentaire vaseux mais remarquez que je ne l'ai pas fait...
Pas mal hein?

Anonyme a dit…

ben alors moi je vais le faire: il n y a que les boules de geisha qu elle ne pratique pas assidument... voila, c est dit!!!!!


par contre, et la, le Benjamin jaloux a repris le dessus: pourquoi tu parles pas plus de moi??? ah oui, c etait un article sur Londres, c est vrai... Mais Londres c est moi, et moi c est Londres non? Enfin, a egos egaux, velleites egales...

sinon, j ai toujours le doigt noir de la vitre du train...

a bientot mes Femmes...

Emi a dit…

FBK et Monsieur Toujours Raison, vous avez vraiment l'esprit mal tourné. Avec quoi voulez vous qu'un travesti joue si ce n'est pas avec des boules de loto? Voyons, c'est logique. :)

Benjamin : je ne pratique pas la pétanque personnellement, hein. Par contre, les boules de coco... Hein, oui, hein, ça, tu t'en souviens...
Mais, dis toi qu'il viendra le passage sur toi. Aaaah, tout ça parce que j'ai fait un portrait sur Marie et que t'en voudrais bien un aussi. Et ça c'est pas de la jalousie, c'est du narcissisme, buddy boy! J'y t'aime ma doudoute.

Bip bip et coyote corporation a dit…

bip bip... quelle idee de boire autant avant de prendre l'avion... etre en pleine redescente au moment du decollage, pas etonnant que tu es du tripper ma grande :)