lundi, septembre 25, 2006

Nuits grises - Part Four

Ca vous ait déjà arrivé de vous relever à 5h du matin alors que vous veniez de vous coucher juste parce que là, vous aviez envie de jeter votre moi profond à la face du monde? Que vos yeux sont déjà tellement fatigués, que le peu de temps que vous les avez fermés, suffit à vous faire vous éblouïr quand vous rallumez vaillamment l'écran de votre ordinateur?
Ben, c'est ce qui m'arrive là maintenant de suite.

Ras le bol.

Ca fait des semaines que je suis en attente. Mais, je sais même pas de quoi...

Pourtant, il se passe des trucs dans ma vie, ouais, je peux dire qu'il se passe des trucs. Avec des émotions vives et tout, des questionnements, tout ça... Je veux dire qu'en même temps, j'ai pas l'impression en soi de stagner. Juste d'attendre.

"Today is the first day of the rest of your life"

J'ai pensé ça y'a pas longtemps, j'ai pensé que je commençais une nouvelle vie.
Je me suis sentie plus grande, plus - je sais pas - prête.
Je crois que c'est ça le problème, se tenir prête mais pour quoi?
Pour la vie, pour son lot de douleurs, de joies et caetera?
Mais, je le fais déjà ça. Alors quoi?

Bon, j'ai toujours mes épiphanies, ça me remonte le moral.
J'écoute Treasure de Cocteau Twins (d'ailleurs c'est un peu grâce à cet album que j'arrive à écrire la Nuit Rêvée), les pans de mon nouvel imper noir qu'il est waw trop la classe battent dans le vent et j'ai l'impression que Dieu existe l'espace de deux secondes.
Le retour sur terre est pas difficile, ni bien déprimant, c'est pas une descente d'héroïne ou que-sais-je puisque je n'ai jamais testé.
Car, bon, j'aime aussi la vie dans ces instants anodins, bla bla bla.

Vous avez vu comme je vous le fais version orale? C'est comme ça que je parle dans la vie, à peu près.

Eh ouais... D'ailleurs, ça choque les gens.
Désespérant. Quand on a du vocabulaire et un certain style, c'est parce qu'on veut être supérieur aux autres, eh oui parce qu'on veut être plus intelligent. CQFD.

Non, mais, c'est vrai. Té, je fais un taff pourri qui me prend 35h par semaine (incluant les 5h de pause qui ne servent strictement à rien).

Et les gens au début quand ils me voyaient écrire, ils me demandaient ce que j'écrivais, tu parles, j'avais un de ces gros cahiers fait en papier recyclable, fushia le machin en plus, ça pouvait pas vraiment être pour noter la liste de mes courses...
J'écris des nouvelles, que j'ai dit et j'essaie d'écrire un roman aussi mais que c'est pas facile, vous comprendez?
Et les gens faisaient mine de s'intéresser un peu et puis ça les dépassait vite...
Faut pas avoir des ambitions là dedans, encore moins artistiques.
Je leur ai jamais rien fait lire de ce que j'écris, d'ailleurs, en fait, j'ai juste donné l'adresse de mon blog à des gens qui s'y plongeraient vraiment...
M'enfin, j'en ai marre de ces relations superficielles, compassées où on joue l'hystérie collective et "ah ouais je suis contente pour toi, c'est géniaaaaaaaal" alors qu'à vrai dire, je m'en fous mais alors royalement.
Je suis toujours rattrapée par mon côté sociable, par mon besoin d'ouvrir la bouche, et de faire 4 pages, à parler pour rien dire et à rentrer chez moi et à avoir mal à la tête d'avoir brassé du vide pendant des heures, de longues et interminables heures.
Marre de ma complaisance rhédibitoire.
Et surtout de voir des types te prendre pour une conne juste parce que tu veux être gentille.
La gentillesse, c'est has been de nos jours.
Si t'es pas un peu déprimé(e), si t'es pas caractériel(le), si t'as pas des opinions à la con que tu balances à la face des autres pour qu'on dise au moins elle/lui ben, il/elle a le courage de ses idées, tu passes pour une pauvre larve.
Ou alors, faut rester dans ton coin et jamais rien dire à personne, comme ça, on croit que t'es LA personne trop mystérieuse qui a une vie tellement remplie et trépidante qu'elle a pas besoin de nouer un contact avec qui que ce soit dans le domaine du travail.

Moi, je ressemble à rien de tout ça, je m'en contre fiche de pas avoir ma place là dedans ou qu'on croit que je suis perchée, à l'ouest, voire folle. Ce qui me gonfle, c'est d'être obligée de vivre là dedans. Non pas que je sente une pression, ou que ça me fasse du mal, juste que franchement, j'ai bien mieux à faire.
Mais voilà, faut bien gagner sa croute, comme on dit.
Bientôt, 15h par semaine au lieu de 30, mois de novembre, je te chéris.
Je vais redevenir une étudiante, un peu plus qu'une salariée...

Pourtant, au delà de ça, y'a un truc qui me lâche pas, l'impression d'être au pied du mur de ma vie, comme si je devais décider MAINTENANT et que tout mon avenir en dépendait.
Ca donne le vertige. Parce que si je prends les choses là à bout de bras, je me dis : alors quoi? je vais être heureuse, malheureuse, essayer de m'accomplir, d'aimer les autres un peu mieux que je ne le fais déjà, et puis quoi? Ca me déprime pas, je me sens peut-être juste un peu déçue.
Je me rends compte peut-être aussi que même si ah ah et mon orgueil s'en mèle, j'ai décidé de prendre une voie pas facile, d'essayer de faire vraiment quelque chose dans l'écriture et Dieu sait à quel point c'est pas évident, et qu'aussi je veux comprendre tout un tas de trucs, les gens surtout, je veux comprendre les gens, je veux comprendre ce qui nous pousse à créer, à détruire, et puis comprendre aussi que ce genre d'oppositions ne mènent à rien, et que tout ça ben, ce sont loin d'être des trucs faciles, on a toujours pas vraiment capté, mais moi, je veux être en piste, je veux toucher à l'absolu...

Et puis, en fait, en ce moment, ça me paraît complêtement dérisoire...
Pourtant je suis pas malheureuse en soi... Même au contraire.

Alors quoi?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

alors il se pourrait que tout commence enfin ...?

Anonyme a dit…

quelque part on ne sait jamais si on se pose toutes ces questions à tort ou à raison...

sinon butcherbwoy t'adresse mille mercis parce qu'il a avancé dans ses démarches en adressant des demandes pour un local associatif il va te raconter ça bientôt il est très motivé c'est la cure qui fait ça