vendredi, septembre 29, 2006

Nuits Grises - Part Five

Ca date pas d'hier ce texte. Mais, mes nuits grises non plus...

La nuit s'annonce.
Enveloppe chaleureuse. tu as le désespoir en marge.
C'est pire que tout, c'est comme si quelque chose avait potentiellement le moyen de t'étouffer mais ne le faisait pas.
Alors tu attends que le couperet tombe, que cette fameuse Epée de Damoclès fasse son boulot d'Epée de Damoclès.
Cruellement, forcèment, ça ne s'abat pas.
Ca reste en suspens. Inexorablement en suspens.
Et cette sensation ramène peu à peu à la suffocation, à la strangulation de toutes émotions.
Elle est où cette vaine délivrance? Tout devient péniblement inaccessible, autant la souffrance que la joie, autant la haine que l'amour...
A chaque seconde, tu goûtes à une fraîcheur instantanée qui te délite le coeur, non pas par sa fugacité mais par sa vague et innocente irréalité.
Tout t'est offert, absolument tout mais rien n'est à ta portée et pour peu que tu saississes à pleine main une bribe d'ébranlement, te voilà acculée à ton sort.
Toi qui ne rêvait que de ça il y a quelque temps, tu as peur maintenant de sombrer dans l'inconscience, de te réveiller le lendemain matin et de contempler que ta vie est devenue une catastrophe mais, vraiment.
Peur mélée d'espoir...
Car, tu voudrais avoir quelque chose contre quoi te battre de façon tangible, quelque chose qui te pousse à aller au delà de toi-même, que tout ne soit pas qu'une longue et fastidieuse remise en question affligeante.
Parfois, tu as juste l'impression que rien n'est vraiment important, et puis c'est facile de ne pas donner aux choses la dimension qu'elles méritent, tu peux en toute conscience juste repousser au loin ce qui te tient à coeur, ce qui te fait respirer.
Fatiguée de tant d'énergie perdue à ne pas faire ce que tu devrais être, tu finis par te fondre dans l'obscurité.
Et ce soir, tu es là à te regarder en face, dans ce miroir que tant de peine, de rancoeur de haine dirigée contre toi-même ont déformé...
Et lui, celui que tu aimes, celui à qui tu voudrais pouvoir dire cette chappe de souffrance dans laquelle tu t'enfermes, cette peur immense de vivre...
Il déraisonne aux côtés de Morphée...
Bientôt, tu le rejoindras et peut-être que d'un mouvement candide, il passera ses bras autour de toi.
Tu fermeras les yeux pour retenir à toi ce peu de rien, cette étincelle, ou cette illusion d'étincelle mais qu'importe?
Et puis, au sourire qui s'est brutalement accroché à tes lèvres, tu sais que maintenant, tu vas recommencer à t'habiter, parce que tu l'aimes et parce que pour lui, tu voudrais commencer de ressembler à celle que tu aimes en toi.

4 commentaires:

Kinishao a dit…

Ce texte donne l'impression de partir de quelque chose de totalement explosé, puis, au prix d'une lente reconstruction, de déboucher sur quelque chose de très beau et rempli d'espoir.

Emi a dit…

@ Woland : Je reste tout de même effrayée de la rapidité avec laquelle on peut se détruire, et de la lenteur que l'on peut mettre ensuite pour recoller nos morceaux.

Anonyme a dit…

Il ne faut pas chercher à redevenir comme avant, avec des morceaux cassés, on peut se remettre en marche...

Emi a dit…

@ Ab6 : Entièrement d'accord avec toi :) Ce que je voulais dire, c'est que pour une connerie d'une demi seconde, on peut en chier grave sa race après. Je suis très poétique ce soir ^^