mardi, septembre 12, 2006

Les aléas de la vie...

... font qu'aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de moi. Je n'aime pas ça, surtout dans le contexte blog. Et puis, je n'aime pas me déverser avec l'écriture. Avec l'écriture, je veux essayer de faire de l'art, pas vider mon sac ni faire une auto-psychanalyse... Une chose que je ne méprise pas de voir les autres faire, c'est juste que quand personnellement, je m'y mets, j'ai toujours l'impression d'être incroyablement triviale et laborieuse et ça, ça a le don de me débecter... Mais ce soir, je réalise que livrer mes angoisses comme je pouvais le faire auparavant, me sentir comprise et épaulée au jour le jour, cela ne sera plus possible comme avant. Benjamin est parti aujourd'hui. Benjamin à qui j'ai dit, samedi, lorsque nous étions au restaurant à boire du rouge et manger des crèpes : "Cette année, c'était toi et moi". Car, c'était le cas... Cette année, c'était lui et moi, envers et contre tout. Ca n'était pas toujours rose, on s'est disputé, on s'est fait du mal... Signe qu'on s'aimait, qu'on s'aime, parce qu'à qui oseriez vous montrer le pire de vous-même si ce n'est à une personne en qui vous avez une entière et absolue confiance?
Il me manque déjà. Pour des raisons totalement égoïstes (pour le moment) et le fait que je puisse le dire sans m'en sentir coupable, est le signe de combien j'ai foi en ce lien qui nous unit...
Ce soir, j'ai un coup de blues, le coup de blues du dimanche soir, celui des heures noires, je sais que nous sommes mardi, mais il faut rendre grâce aux week ends prolongés...
J'ai rencontré quelqu'un il n'y a pas longtemps... Et je suis perdue. Perdue parce que cet homme et ce qu'il se passe entre nous est en train de radicalement changer ce que peut être ma vision de l'amour ou du moins d'une relation entre deux êtres dans laquelle on implique le sexe... Mais ce qui est difficile, c'est de savoir si ce n'est qu'une illusion, ou si j'étais dans l'erreur jusqu'ici, ou s'il reste toujours ces putains de vérités multiples pour des questions donc sans fin et si je ne suis tout simplement pas une grande angoissée qui a besoin d'un calin, d'une tape sur l'épaule et d'un mot gentil...
Ce que je veux essayer d'exprimer, c'est que pour la première fois de ma vie, je ne sais vraiment pas où je mets les pieds et que ça sort complètement des schémas que j'ai pour l'habitude de m'imposer ou desquels avec le temps, j'ai cru qu'ils étaient foncièrement miens, fatalement miens. Alors, ça me fait peur. Et ce qu'il y a, c'est que pour ne plus avoir peur comme ça, il faudrait que je formule toutes ces vicissitudes de mon esprit à l'intéressé... Et là, forcèment, j'ai peur qu'il prenne peur, le pauvre bougre. Ce qu'il y a encore, c'est que je ne peux m'investir dans le déballage de mes faiblesses alors que je ne connais que trop bien mon inconstance. (Elle, elle reste constante par contre. Hum.)
Cette nuit, j'ai fait un cauchemar affreux. J'ai rêvé que je passais un week end magnifique, que j'étais heureuse et amoureuse... Et à la fin, j'allais voir ma mère avec mon cher et tendre. Et il s'avèrait que l'homme avec qui j'étais était en fait mon propre père. Que j'avais mise de côté cette vérité l'espace d'un instant, l'espace d'un court bonheur, mais qu'à la fin, voilà, il fallait resdescendre sur terre et bien admettre qu'une telle relation était monstrueuse.
C'était la première fois que je faisais un rêve aussi freudien. Ce qui n'a pas arrangé les choses, c'était l'absolu réalisme de mon rêve jusqu'aux détails descriptifs des pièces dans lesquelles se déroulait l'action en passant par les émotions et les questionnements qui me traversaient. J'ai également rêvé que j'étais aux commandes d'une voiture alors que j'avais à peine quelques notions de conduite. (Ceci dit dans la réalité, je ne saurais même pas faire démarrer une mobylette.)
Tout cela me ramène à des choses très simples à analyser : je n'ai pas tué mon père psychologiquement comme je le pensais, j'ai juste adopté cette attitude typique de moi, je t'aime et donc je te pardonne. J'enduits les miasmes de notre relation d' une bonne et grosse dose de miel et d'humour rageur et je décide que je peux tout accepter et que je peux tout comprendre, car oui, tu en as la force, petite, tu es une grande fille courageuse, tu as du caractère et tu as réussi plus ou moins à te construire toute seule, et tu as cependant si peur d'être rejetée et abandonnée que tu es empathique et bienveillante jusqu'à l'os...
Alors, la question n'est pas de savoir à quel point la personne que j'ai rencontrée ressemble à mon père, ou comment elle entraîne une même façon de régler mes problèmes émotionnels avec moi-même, mais plutôt de voir à quel point justement, tout ce que j'ai pu vivre avec ce type pour le moment (je concède que c'est maigre, mais je réfléchis trop alors bon, ben on fait ce que l'on peut), me montre qu' il n'appelle pas nécessairement à ces attitudes récurrentes chez moi. Qu'il est déjà lui, entier, peut-être pas fini (quand un homme est-il fini? et puis quelque part tant mieux) mais déjà tant en possession de ses moyens, de sa vie, sans orgueil démesuré, sans avoir besoin de se prouver des milliers de choses, ne serait-ce qu'en apparence, car on sent aussi les failles bien présentes, bien à vif... enfin bref, tout ça pour dire... que j'ai cette sensation terrible de m'aventurer dans quelque chose qui me semble vraiment beaucoup trop mature pour moi... Quelque chose où ce n'est pas moi qui ait l'ascendant sur lui ou lui sur moi. Quelque chose où le lien qui se crée avec la personne ne se base pas sur un vain rapport de force.
Et ça, ben, pour tout vous dire, j'ai vraiment pas l'habitude.
Et en même temps, c'est ce que j'ai toujours souhaité... Etre à égalité.
Je prie le ciel pour ne pas tout saboter toute seule.

4 commentaires:

Kinishao a dit…

Maintenant, je comprends pourquoi tu m'as dit que tu comprenais ce que je ressentais. Je comprends aussi.

Pico a dit…

Ma très chère Amiante,

Si tu te poses des questions c'est que tu n'es pas bête. Si tu n'es pas bête, c'est que tu as un passif réfléchi. Si tu as un passif réfléchi, tu ne risque pas de "tout faire foirer", comme tu t'en inquiètes.

Si foirage il doit y avoir, c'est que c'était écrit, en quelque sorte.

Ceci étant, fait pas comme nombre de fille qui, trop habituées aux plans foireux, paniquent à l'idée d'une relation correcte. Comme tu le dis, c'est ce que tu as toujours voulu, alors profite et arrête de te triturer la tête.

Bons gros bisoux et à bientôt!

Anonyme a dit…

et c'est pico qui dit ça

Emi a dit…

Pico dit bien ce qu'il veut :)