lundi, octobre 09, 2006

Rétrospective sur une Réflexion éthylique

Je me rends compte que je tomberais pas amoureuse de lui, que je ressentirais jamais des choses qui me feraient écrire ça... Mais, c'est pas grave. C'est reposant, pour le moment.

Je rêve d'endroits où le silence serait. Je rêve de moments où ma tête ne serait pas sur le point d'exploser. Je ferme les yeux et il n'y a rien, que cet immense vide, ce désespoir lancinant. L'impression tellement furtive et en même temps constamment présente que quoi que je fasse, jamais rien n'ira vraiment. Que je serais toujours à courir après quelque chose d'insaisissable, d'indéfinissable. Que je serais toujours égarée. Loin de tout, effacée, lointaine, trop là, trop habitée, jamais la mesure nécessaire, jamais ce qu'il faut pour à un moment donné se dire là j'y suis, j'ai réussi. Je veux parfois mourir devant mon impuissance à ne pas être autre chose que ce que je suis. Je voudrais crever véritablement parce que je m'imagine toujours que je n'ai pas fait ce que je devais faire, que je devrais être autre chose que ce que je suis, que cela rendrait les choses bien bien plus faciles. Et au même moment, je suis fière, incroyablement fière, parce que je détiens un secret que personne ne saura jamais comprendre. Que l'univers m'appartient. Que le regard que je lui porte lui donne ce qu'il a de plus beau et de plus glauque, que mes mots sont sa voix. Je suis le chantre. Je suis le poète. L'indicible est ce qui me nourrit, ce qui justifie mon existence. Si ce sont mes paroles que tu bois, alors tu n'es pas à la source, tu ferais mieux de m'arracher les yeux. Si c'est à ma grandiloquence que tu t'arrêtes, alors tu refuses de reconnaître que l'invisible se manifeste aussi pour moi. Que mon langage ait peine à acquérir cette justesse, cette clarté simple, cette vérité incisive, je peux l'admettre. Que ce sentiment qui me prend à la gorge ne puisse se traduire auprès de toi malgré tout, je ne peux l'accepter. Je sais que ce sont ces mots-là qui te manquent... Et je ne sais si tu l'ignores ou pas, mais ce sont ces mots, qui malgré leur imperfection, leur grossièreté, me sont les plus précieux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Beau texte, vraiment ...

Anonyme a dit…

oh que oui